EDITO

La 52ème édition de la quinzaine « Saint-Denis antiraciste et solidaire » se déroulera comme chaque année autour du 21 mars, journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale décrétée par l’ONU en 1966 pour commémorer ce jour de 1960 où, à Sharpeville (en Afrique du Sud), la police a ouvert le feu et tué 69 personnes lors d'une manifestation pacifique contre la ségrégation raciale.

Le racisme et la xénophobie n’ont pas régressé depuis. Au contraire, telle une pieuvre, ils se répandent sur tous les continents.

Comme en Chine, en Inde ou en Birmanie où des millions d’êtres humains subissent des persécutions pour des motifs ethniques ou religieux.

En Amérique du Sud, des communautés amérindiennes continuent d’être spoliées de leurs terres et ce depuis le 15ème siècle.

Au Moyen-Orient, des dizaines de milliers de palestiniens meurent sous les bombes et les balles de l’armée israélienne. Pour le gouvernement israélien d’extrême droite, il s’agit de punir et de chasser tout un peuple en représailles à des attaques meurtrières du Hamas. Les palestiniens subissent par ailleurs un régime d’apartheid. La communauté internationale, notamment les Etats-Unis et l’Europe, portent une lourde responsabilité en laissant commettre ces crimes contre l’humanité.

L’Europe n’est pas non plus épargnée par ce fléau. Le vieux continent est devenu inhospitalier et des milliers de personnes trouvent la mort en Méditerranée ou dans la Manche. De surcroît, cette Europe forteresse externalise ses frontières jusqu’en Afrique.

En France aussi, pays considéré naguère comme le pays des droits de l’homme, les idées d’extrême droite continuent de progresser. Il suffit, pour s’en convaincre, de prendre connaissance de la dernière loi « immigration ». Cette loi va encore aggraver les conditions de vie et de séjour des étrangers, institutionnalisant entre autres la préférence nationale alors qu’en ce 21ème siècle, c’est la liberté de circulation et d’installation qui devrait prévaloir.

A Saint-Denis, ville-monde où vivent plus de cent nationalités, une part importante de la population vit dans des conditions précaires : chômage, difficultés d’accès au logement social et aux services publics…

Cette année, nous souhaitons qu’à l’occasion de cette quinzaine, les dionysiens viennent à la rencontre de nos associations afin que se tissent des liens de solidarité pour mieux agir dans la cité.

Nous espérons également que de nombreux jeunes de Saint-Denis participeront aux différentes manifestations.

Face aux défis présents et à venir, il est important de ne pas se tromper de colère et de s’unir pour un monde plus solidaire où toutes et tous pourront bénéficier des mêmes droits.